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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 14:30

 

 

 

Communiqué de presse le 17 mars 2011

Triple drame au Japon : compassion et colère de l'UDB.

Après le séisme, puis le tsunami, nous ne pouvons que ressentir une immense compassion pour les  familles japonaises et leurs milliers de morts et disparus, ainsi que pour les 450.000 victimes directes et peut-être plus, de ces deux catastrophes naturelles. C'est le séisme le plus meurtrier depuis 1995 à Kobé.

Mais, l'explosion dans la centrale nucléaire de Fukushima suscite notre colère.

Les Japonais avaient déjà payé lourdement la note du nucléaire militaire à Hiroshima et Nagazaki.

Aujourd'hui, le nucléaire civil présente l'addition. Effroyable. Pour autant, 32 ans après l'accident de Three Milles Island aux Etats-Unis le 28 mars 1979 et 25 ans après la catastrophe du 26 avril 1986 à Tchernobyl , les responsables politiques japonais et français, pieds et poings liés au lobby nucléaire continuent à faillir à leur mission, ignorant délibérément leur devoir d'information sur la réalité des risques pour les populations, tentant de les « rassurer » alors même que l'évidence de la catastrophe est devant leurs yeux via internet, pour peu que l'on sache lire l'échelle INES. Ainsi dès dimanche dernier, 13 mars, le Réseau Sortir du Nucléaire publiait des mesures de radioactivité ambiantes alarmantes, opposant ainsi un démenti au classement au niveau 4 INES de « l'accident grave » de Monsieur Besson, démenti confirmé par l'Autorité de Sûreté Nucléaire une heure plus tard.

Vous avez dit « Transparence », « Accident », Monsieur Besson ?! Transparence d'information de guerre certes... Ce mardi 15 mars, l'Union Européenne parle elle d'apocalypse. Les réacteurs nucléaires de Fukushima sont hors de contrôle. Au moins 4 d'entre eux sont en fusion avec en particulier le N°3 chargé de MOX ( mélange d'oxydes d'uranium appauvri et de plutonium: produit d'exportation d'AREVA-Melox à Marcoule dans le Gard) qui présente une particularité: celle de son point de fusion plus faible et par conséquent sa vulnérabilité accrue en cas de surchauffe, avec les conséquences que l'on connaît désormais si dissémination et relâchement aussi bien en termes d'irradiation que de contamination ultérieure par ingestion, dissémination qui ne concernera pas le seul territoire japonais.

Il n'y a plus que certains responsables politiques français à imaginer que les nuages aussi doivent présenter des papiers français pour franchir les frontières.

Il y a quarante ans, les Japonais et Japonaises se battaient contre la construction des centrales nucléaires. Le drame que connaît aujourd'hui le peuple japonais confirme un risque trop souvent mésestimé voire délibérément occulté : la vulnérabilité des centrales atomiques aux risques naturels, les mesures de sécurité ne s'appuyant que sur les derniers aléas connus. Encore et toujours le refrain déjà servi de la politique du « responsable mais pas coupable.»

Le Japon est, avec la France, un des pays les plus nucléarisés au monde. Les 58 réacteurs français produisent 80% de l'électricité consommée, sans que jamais les citoyens français n'aient été consultés démocratiquement : nucléaire militaire faisant loi ! Alors qu'en Allemagne les 17 réacteurs produisent 25% de l'électricité nationale et que 330.000 salariés travaillent dans le secteur des

énergies renouvelables qui produit 18% de l'électricité et  exportes  ses technologies. A comparer aux150.000 salariés d'EDF.

Alors qu'Angela Merkel réactive le moratoire sur le nucléaire et envisage une sortie du nucléaire pour 2020 en Allemagne, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé martèlent "Pas question de sortir du nucléaire !"

Pour l'UDB qui se bat contre le nucléaire depuis 1980, la mystification du progrès et de la maîtrise humaine sur les éléments naturels et les événements ont montré une fois de plus leurs limites. Un véritable débat démocratique et un référendum sur le nucléaire doivent être organisés dans la transparence. Les questions auxquelles nous devons tous répondre car elles nous concernent tous

sont :

Quelle est la rentabilité économique réelle du nucléaire sur toute la durée de vie de la filière ? Quel est le réel impact sanitaire du nucléaire ? Quel est l’enjeu du nucléaire énergétique sur la paix dans le monde ? (les filières du nucléaire civil sont la source des produits utilisés par les armes

nucléaires, mais aussi pour les « bombes sales », utilisables par des agents non étatiques), Quel est l’impact social de l’industrie nucléaire ? Quel est son impact environnemental ? Quel est son impact réel sur l'économie des pays industrialisés quand nous voyons, ce mardi 15 mars, alors que Fukushima devient Tchernobyl, les places de bourse tomber, les valeurs nucléaires dévisser (Areva: -8,6%) et celles de l'éolien prendre 14% en une séance.

Pour l'UDB, la victoire contre le projet de Plogoff en 1981 aurait dû se traduire par un véritable plan d'autonomie énergétique de la Bretagne. Cela était et reste toujours possible : la Bretagne a la chance d'avoir un potentiel de mix énergétique maritime, éolien, hydrolien, de biomasse et bois suffisant pour abandonner définitivement la dépendance aux énergies fossile et au nucléaire.

Seule une volonté politique, dégageant les moyens nécessaires sur autant d'années que ceux-ci le permettront, manque aujourd'hui pour mettre ce programme en oeuvre. Si le nucléaire, c'est certes 80% de l'électricité, sa part n'est toutefois que de 15% de l'énergie totale consommée: Se passer du

nucléaire, cela était et cela reste toujours possible!

Pour l'UDB, la collision entre deux sous-marins nucléaires français et britannique dans l'Atlantique en février 2009 souligne le danger du nucléaire militaire, les risques que la base de l'Île Longue fait courir à toute la Bretagne, démontrent que la sécurité totale n'est qu'un leurre. Les silos abritant les

sous-marins de l'île Longue sont-ils si insubmersibles que l'évidence le laisserait accroire?

L'UDB adresse ses pensées aux liquidateurs de Fukushima qui, après les liquidateurs de Tchernobyl, risquent leur vie en ce moment pour tenter de sauver le peuple japonais et de limiter les conséquences planétaires de la dissémination des particules radioactives, lourd héritage pour les générations futures.

Pour l’Union démocratique bretonne,

La porte-parole Mona Bras

UDB

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