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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 17:44

 

 

 

logo EELV choisi fond vert[1] 

 

Groupe des élu-e-s Europe Écologie Les Verts au

Conseil Régional de Bretagne

Session des 20 et 21 Octobre 2011

Intervention de politique générale

Guy Hascoët, pour Europe Écologie Les Verts

Rassembler pour passer aux actes

L’actualité a été riche et variée ces dernières semaines. Nous avons tout entendu. Au nécessaire retour de  lapolitique pour maîtriser nos destins, pour reprendre le chemin de l’intégration européenne, pour contrôler l’activité des banques ici et ailleurs, nous avons vu des responsables de l’actuelle majorité nous expliquer que l’idée même de contrôler les banques était une idée bolchévique…

Ainsi, la seule politique possible serait l’absence de politique

, le laisser-faire des tenants de la financiarisation, et il ne resterait pour nous, simples citoyens, que de développer cette pratique prisée chez certains hindous, qui consiste à tendre le dos pour que les moustiques réincarnés viennent s’y abreuver abondamment. A entendre de tels propos, on comprend mieux pourquoi les décisions de régulation tardent à venir.

Il serait temps, quand certains parlent de spoliation, de dire clairement que la spoliation a eu lieu, qu’elle continue d’avoir lieu chaque jour et que cela doit cesser. Pensez donc qu’entre 2008 et 2011, les banques en

Europe ont de nouveau distribué 100 milliards d’euros à leurs actionnaires, à peine remises de leur

sauvetage dont elles ont remercié les États par une déstabilisation de l’euro… après tout, quand on gagne à la baisse et à la hausse, pourquoi ne pas faire du chaos une stratégie de gouvernance.

Mais les banques avaient subi voilà six mois des stress tests validés par tous nos gouvernants… et voilà que quelques mois plus tard, elles réclament aux États en recapitalisation les mêmes volumes d’argent qu’elles ont distribué sous forme de dividende ces deux dernières années… Aucune alternative au pillage, Tendez le

dos vous dis-je !

Des stress tests viennent d’ailleurs d’être réalisés récemment sur toutes nos centrales nucléaires, validés par nos gouvernants, nous voilà donc pleinement rassurés.

Alors oui, nous verrons dans les mois qui viennent, qui de ceux qui plaident le laisser-faire ou la reprise en main, vont rencontrer l’écho de l’opinion. Nos concitoyens souhaitent le retour de la puissance publique. Ils ont aussi des attentes profondes, concernant les décisions et la conduites des politiques à venir, aptes à résoudre les questions, de nature à changer d’ère.

Il en est ainsi d’une aspiration au renouvellement démocratique : limitation du cumul des mandats applicable immédiatement, diversité de la représentation, décentralisation et renforcement des niveaux territoriaux, élections proportionnelles…

Il est de même urgent d’ouvrir un autre horizon énergétique pour des raisons sociales évidentes au niveau du pouvoir d’achat, pour des raisons économiques indéniables s’agissant de l’envolée inéluctable tant des prix des énergie fossiles que du nucléaire.

Je ne vais pas ici lister la totalité des axes et orientations qui nécessiteront audace et volontarisme. Mais pour le dire simplement,

 

le temps des paroles a vécu, le temps des actes doit venir.

Signer les engagements sur le climat mais n’engager aucune politique forte d’efficacité énergétique, freiner, empêcher les énergies renouvelables, filière après filière, projet après projet…

Qui sont, mes cher-e-s collègues, ces cadres d’organismes publics ici en Bretagne, que nous payons, qui détiennent le droit de vie ou de mort économique sur une centrale solaire certifiée en novembre et toujours en attente de branchement dix mois plus tard à cause d’un décret pourtant paru en décembre, un mois après la certification de conformité ? Qui sont ces gens responsables qui pinaillent pour raccorder la plus grosse unité de méthanisation bretonne qui perd actuellement, faute de branchement au réseau, soixante dix milles euros par mois…

Alors oui, nous devons refuser désormais les doubles langages qui consistent à prendre des engagements pour mieux s'en détourner ensuite :

 

Pendant que les tenants du casino financier vident les caisses, l’économie réelle est  entravée par les miasmes du centralisme. Il est temps que les politiques énergétiques soient conduites en région et que la loi confère au pouvoir décentralisé l’autorité nécessaire sur ces domaines. D’ailleurs la magnifique manifestation rennaise de ce week-end, pour une transition énergétique, sans nucléaire, atteste que les breton-ne-s y sont prêts.

Voilà dix huit mois, nous avions considéré que l’accord sur le plan algues vertes avec l'État, ne pourrait pas endiguer le phénomène, tant le partenaire État ne nous paraît pas sincère.

Nous y sommes. Alors que des dizaines de millions d’euros vont être consacrés dans chaque bassin concerné pour expérimenter une mutation des pratiques agricoles, le gouvernement fait voter une loi qui encourage la concentration, un député de sa majorité fait adopter un amendement pour relever par quatre le seuil d’enquête publique des élevages et comble d’ironie, un décret vient autoriser, en classant les terres en repos dans les calculs, les exploitants à augmenter d’au mois vingt pour cent les épandages…

Pendant que des dizaines de millions d’argent public sont investis pour tenter de résorber le problème sur deux bassins seulement, des dizaines d’autres millions sont déversés en subventions pour accentuer le problème que l’on prétend résoudre. Si c’est la crise financière pour tous, le gaspillage d’argent public semble toujours en cours.

Nous avons, au nom d’Europe Écologie Les Verts, déposé, voilà un an, auprès de la Commissionceuropéenne un recours en manquement contre l'État français. Nous nous sommes rendus la semaine dernière à Bruxelles pour faire le point sur ce recours avec les juristes de la Commission. Le gouvernement

français avait jusqu’au 18 octobre pour répondre. Afin de s’assurer qu’une information régulière soit faite aux parlementaires européens, nous avons aussi à cette occasion, déposé une pétition auprès du Parlement européen. Cette pétition peut être reproduite par toutes les organisations sous leur propre logo.

Nous avons donc  décidé de l’adresser à toutes les organisations politiques, syndicales et associatives, pour qu’elles nous rejoignent dans ce mouvement.

La part de nos concitoyens qui ont pris des distances avec la politique s’est accrue ces dernières années. L’attente de réponses révèle une exigence nouvelle. Ce serait un contre- sens historique de croire que le statu quo constituerait l’artère d’une politique. Le subtil alliage entre réalisme et radicalité devra apparaître sans nul doute dans les semaines qui viennent. L’audace doit être multi-thèmes, l’enthousiasme largement partagé, telle est la condition des dynamiques qui se transforment en victoire.

Dans ces périodes où la volonté et même parfois la capacité à faire, sont questionnées, il faudra un souffle

pour rassembler, convaincre. La victoire pour se dessiner devra être celles de larges courants d’opinion. Nous avons, lors de la dernière échéance sénatoriale, créé les conditions de l'union dans le Morbihan, convaincus que si nous avions peu d’espoir d’espérer un quelconque résultat pour nous mêmes, nous n’ayons jamais à regretter d’avoir manqué d’un siège le basculement historique de la haute assemblée.

Je sais le plaisir qui fut le vôtre monsieur le Président à l’énoncé des résultats et la revue de presse en atteste.

 

Retenons seulement qu’une fois de plus en politique, il a été démontré que 1 + 1 font plus que  deux. L'accord sincère, respectueux de l'autonomie des différents partenaires a montré la voie. Il est des évidences qu’il faut savoir ériger en leçon, pour ouvrir la perspective et s’éviter de grandes désillusions.

 

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