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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 06:28
Mamère : "Une opération d'amnésie sur 5 ans de pouvoir sarkozyste"

INTERVIEW - Pour Noël Mamère, député d'Europe Ecologie - Les Verts, la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy "ne fait que confirmer une situation devenue insupportable au regard de l'égalité démocratique". L'élu de Bègles ne croit pas en la sincérité du chef de l'Etat et fustige, auprès du JDD.fr, le bilan du quinquennat.

Nicolas Sarkozy est officiellement candidat à sa succession. Qu'est-ce que cela change?
Rien de neuf sous le ciel de France, cela fait déjà un moment que Sarkozy est en campagne. Il ne fait que confirmer une situation devenue insupportable au regard de l'égalité démocratique. Les jours à venir vont ressembler à ce qu'on a connu jusqu'à maintenant. Le président faisait croire qu'il n'était pas candidat mais l'était depuis longtemps. Maintenant que c'est officiel, il va nous servir les mêmes litanies.

Le président de la République a promis d'"essayer de dire la vérité".
Il prétend nous dire la vérité, toute la vérité, pour mieux maquiller certains mensonges. Nous avons affaire à une opération qui se veut de séduction et d'amnésie sur cinq ans de pouvoir sarkozyste, notamment sur la politique industrielle. Il a beaucoup insisté sur son caractère de sauveur de Lejaby et de Photowatt alors que c'est sa politique qui a freiné le développement du photovoltaïque. C'est le pyromane qui se transforme en pompier avec l'aide de ceux qui étaient à ses côtés au Fouquet's. On nous présente le hochet de Lejaby et de Photowatt pour mieux faire oublier les Conti, ArcelorMittal, Moulinex et toutes ces entreprises où on a jeté les ouvriers comme des kleenex.

"Ses erreurs, on les connaît"

"Nous n'avons pas tout réussi." Le chef de l'Etat a initié un mea culpa face à ce bilan…
On n'est pas là pour écouter le président de la République battre sa coulpe et faire une repentance qu'il rejetait sur la colonisation. On ne peut plus croire en la sincérité d'un président capable de dire le mardi le contraire de ce qu'il exprimait la veille. Ses erreurs, on les connaît. Certains en souffrent gravement et vivent dans des conditions de vie indécentes. Je n'ai pas entendu une seule fois prononcer le mot de justice fiscale. La politique menée par le président depuis 2007, c'est une politique d'injustice fiscale. Il n'a fait que servir les plus riches et il se prépare à taper sur les couches moyennes avec la TVA sociale.

Sur le terrain de l'emploi, Nicolas Sarkozy a réitéré ses propositions sur la formation des chômeurs qu'il entend soumettre au peuple français. Que lui répondez-vous?
Proposer un referendum sur les chômeurs, même avec le pansement de la formation, c'est une nouvelle fois stigmatiser ceux qui se retrouvent en difficulté. Il est cynique et malsain de les présenter comme des assistés au regard des formations qui leur sont proposées. J'ai également été très choqué par cette volonté affichée de redonner la parole au peuple français par le biais du referendum, et de justifier cela par un amalgame des élites, des syndicats et des partis politiques. Le président de la République s'est attaché à affaiblir les corps intermédiaires indispensables à la négociation sociale.

"La France forte", Nicolas Sarkozy a repris plusieurs fois son slogan de campagne. Que vous inspire-t-il?
Comment le président de la République peut-il parler d'une France forte alors que nous sommes en recul sur notre politique industrielle, sur la compétitivité, la recherche, le développement des énergies renouvelables; les agences de notation nous dégradent, notre commerce extérieur n'a jamais été aussi déficitaire… Vous appelez cela une France forte ?

Benoit Vittek - leJDD.fr

mercredi 15 février 2012

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